Au-delà de la couleur. Le Noir et le Blanc dans la collection Pinault
Parcours inédit autour d’œuvres issues de la collection d’art contemporain de François Pinault. Une centaine d’œuvres de 57 artistes qui explorent les nombreuses pratiques de la création contemporaine et invitent le visiteur à s’interroger sur la symbolique du noir et du blanc.
Man Ray, Noire et blanche, 1926 © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris [2020]
Jeff Koons / Damien Hirst. Photo Wik
Sturtevant / Maurizio Cattelan. Photo Wik
Adel Abdessemed. Photo Wik
- Du samedi 12 juin 2021 au dimanche 29 août 2021
- Mardi : 10:00 - 19:00
- Mercredi : 10:00 - 22:00
- Jeudi : 10:00 - 22:00
- Vendredi : 10:00 - 19:00
- Samedi : 10:00 - 19:00
- Dimanche : 10:00 - 19:00
35000 Rennes
L'article
Trois ans après Debout !, la collection Pinault est de retour à Rennes avec une exposition autour du noir et blanc, couleur du Gwenn-ha-Du, du blason de Rennes et des armoiries des Jacobins. Peinture, sculpture, dessin, photo, vidéo… des œuvres puissantes qui dialoguent avec le lieu pour un rendez-vous tout aussi incontournable.
1 > Des œuvres de premier plan
Jean-Jacques Aillagon, directeur de la Collection Pinault et commissaire de l’expo rennaise le dit haut et fort : “François Pinault a voulu pour Rennes des œuvres de premier plan car pour lui, c’est aussi important que Paris.” L’ouverture de La Bourse de Commerce n’a donc pas privé la capitale bretonne : Jeff Koons, Damien Hirst, Maurizio Cattelan, Paul McCarthy, Man Ray, Antoni Tàpies, Raymond Depardon, Irving Penn… Des noms mais aussi des chefs-d’œuvre !
2 > La puissance du noir et blanc
Dès l’entrée de l’expo, on est saisi par le buste blanc de Jeff Koons et La Cicciolina, aux côtés de la tête de mort noire de Damien Hirst. Entre Eros et Thanatos, on comprend que l’expo va nous remuer. Le noir et blanc pour les artistes modernes et contemporains est souvent associé à des expériences radicales. Couleurs de l’ascèse chez Tàpies, Anselm Reyle ou Robert Ryman, elles sont les couleurs de la vérité dans les salles consacrées à la photo. Plus loin celles des rapports entre Black(s) & White(s) ou encore du grand chic avec les costumes Balenciaga ou Saint-Laurent.
3 > Le dialogue entre les œuvres et le lieu
L’écrin du Couvent des Jacobins se prête à merveille aux œuvres de la Collection Pinault. La salle Tristesse blanche est particulièrement saisissante avec la robe de mariée de Sturtevant face aux gisants de marbre de Maurizio Cattelan à même le sol. Même choc dans l’Atrium où les œuvres d’Adel Abdessemed et Rudolf Stingel gagnent en puissance dans cette architecture. Les œuvres des artistes qui refusent l’emphase et le bavardage dans la section Less is more gagnent elles en sérénité dans la salle où elles sont exposées.
4 > Le choc du Coup de tête
Au petit jeu de la photo, Coup de tête, la sculpture d’Adel Abdessemed va tout rafler. Exposée à l’extérieur en fin d’expo, compte tenu de sa taille (5 mètres de haut !), la sculpture qui représente le geste de Zidane face à Materazzi interroge autant qu’elle impressionne. Cette ode à la défaite déplait au footballeur star mais s’impose à Rennes comme devant Beaubourg et confirme la puissance de la sculpture.
Patrick Thibault