3 bonnes raisons d'aller voir l'expo Forever sixties
Ce troisième rendez-vous de la Collection Pinault au Couvent des Jacobins tient toutes ses promesses. Après Debout ! et Au-delà de la couleur, Forever sixties montre à quel point l’art contemporain des années 60 est révolutionnaire et résonne encore aujourd’hui.
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1/ POUR SA PROFONDEUR
Quand on pense années 60, on voit défiler des couleurs pop et un flot d’images acidulées qui semblent vanter la société de consommation mais aussi la liberté artistique et celle des minorités. Mais l’exposition explique particulièrement bien tout l’engagement des artistes des années 60. Ces années d’insouciance sont aussi des années de guerre et les droits conquis ne le sont pas pour tous. La consommation de masse pose question et il y a toujours une ambivalence dans le regard des artistes et leurs œuvres. L’engagement des artistes des années 60 explose ici. Et on comprend à quel point il constitue une contre-culture.
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2/ POUR LA QUALITÉ DES ŒUVRES
On est impressionné par la qualité des oeuvres de la Collection Pinault et la manière dont elle s’articule. On est ici happé par la puissance des couleurs de Martial Raysse et Sturtevant mais aussi bouleversé par les photos noir et blanc de Richard Avedon (le regard perdu de Marilyn ou le torse de Warhol). On découvre aussi des artistes peu montrés tels Llyn Foulkes, Robert Colescott ou Robert Gober. On est content de revoir Niki de Saint Phalle mais on est bouleversé par la Belge Evelyne Axell. Les œuvres
de Gilbert & George font écho aux vitraux du réfectoire et personne ne peut rester insensible face au chef de file de l’hyperréalisme Duane Hanson.
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3/ POUR SON ACCESSIBILITÉ
Après une exposition consacrée au noir et blanc, peut-être un peu austère, c’est comme si on conviait maintenant toutes les générations. Pas besoin de connaître l’histoire de l’art pour être concerné par Forever Sixties. L’exposition, fluide dans sa construction, parle à tous par la beauté et la puissance des œuvres mais aussi par ce qu’elles ont à dire sur le monde et notre présent. On passe d’une section à l’autre avec une facilité déconcertante. On peut y venir en famille et en parler. Et en prime, il y a ce travail sur la musique avec la bande-son d’Étienne Daho qui emballerait les plus sceptiques.
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# Patrick Thibault
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Photos : Martial Raysse. De gauche à droite : Belle des nuages, 1965. Nu jaune et calme,1963. Bien sûr le petit bateau, 1963. Snack, 1964, Made in Japan, 1963 © Martial Raysse. Adagp, Paris Pinault Collection / Duane Hanson - Housepainter I, 1984-1988 © Duane Hanson. Adagp, Paris - Pinault Collection / Tim Noble & Sue Webster Forever (version 3), 2001 © Tim Noble & Sue Webster. Adagp, Paris Pinault Collection / Gilbert & George. De gauche à droite : Cry, 1984. Bummed, 1977. Cherry Blossom no. 9, 1974. A Drinking Sculpture, 1974. Bad Thoughts no. 7, 1975 © Gilbert & George Pinault Collection.