Trans Musicales : notre première sélection
De la country nordique à l’électro-flamenco en passant par la bounce music carnavalesque de La Nouvelle-Orléans, la programmation de ces 44e Trans Musicales se révèle, une fois de plus, généreusement diverse. Avec plus de 80 groupes du monde entier et de nombreuses pépites, difficile de faire un choix. Mais voici quelques coups de cœur, histoire de se préparer à la fête.
La musique engage
La musique peut servir de tremplin aux valeurs universelles ou aux voix de minorités. Commençons par le timbre vibrant de la diva américaine Danielle Ponder (mercredi 7/12, Ubu), ancienne avocate proche des Black Lives Matter, qui ravive l’intensité soul d’Aretha Franklin couplée à l’engagement de Nina Simone contre le racisme. Ayant lui aussi vécu aux États-Unis, le trompettiste jazzman érythréen Hermon Mehari (vendredi 9, Hall 8,) sera accompagné, au chant, par sa compatriote Dehab Faytinga, ancienne soldate aujourd’hui réfugiée en Suisse. Le même jour (Hall 9), les guitares justicières de Kid Kapichi porteront, à travers un rock tonitruant, la colère des classes populaires vis-à-vis des élites du Royaume-Uni. Le slam-punk atypique du collectif Astéréotypie (jeudi 8, Hall 3), regroupant cinq jeunes autistes accompagnés par le groupe Moriarty, défend pour sa part un langage poético-surréaliste qui ne manque pas de fraîcheur. Enfin, on n’oublie pas la Dj lisboète Violet, pleinement investie sur la LGBTQIA+. Son set house et techno, teinté d’influences breakbeat et acid, résonnera dans la Greenroom (vendredi 9/12).
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Les langues se délient
Les notes et les paroles cherchent à voyager. Cette année, la part belle est faite aux groupes polyglottes et multiculturels. À commencer par Ayom (vendredi 9, hall 8 / samedi 10, Ubu - jeune public), dont les musiciens, originaires du Brésil, d’Italie, d’Angola et de Grèce, proposent des escales multiples à travers les rythmes métissés de la semba, du carimbó, de la biguine antillaise ou encore du funaná capverdien. Allemand d’origine congolaise, Albi X (jeudi 8/12, L’Étage) propose lui un puissant cocktail d’afro-trap et de hip-hop interprété en anglais, en français et en lingala. En exploration permanente, le groupe Gondhawa (samedi 10/12, L’Étage) fait le pari d’une langue imaginaire, le gondhawi, glissant sur une afrobeat portée par des instruments africains ou asiatiques. Le monde ésotérique proposé par la Suisso-Guatémaltèque Baby Volcano (vendredi 9/12, Ubu) repose, lui, sur une fusion d’électro, de trap-rap et de musiques latines. Enfin, pour maintenir le cap au Sud, la langue occitane sera portée par la voix de Rodin (samedi 10/12, L’Étage), sur des compositions combinant électro, trap et hip-hop.
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Au nom de la Rennes
Sur scène, il enchaîne les mimiques pour décrire un monde 100% gangstahouse. Attention, le rappeur rennais Mowdee (vendredi 9, L’Étage), pourrait bien vous rendre addict avec son titre Je t’embête, sorti en 2021 ! Eux non plus ne vont pas dissimuler leur grain de folie : le duo Tago Mago (samedi 10, Hall 8) nous transportera dans des cavalcades de rock psyché et de jazz prog à coup de batteries et de vocalises. Autre projet à la rythmique implacable, Sarakiniko (vendredi 9, Hall 3) propose une musique « mud pop » nourrie du shoegaze de My Bloody Valentine et de la new wave britannique des années 1980. On pourrait tout autant s’enticher des compositions lumineuses de la chanteuse et guitariste Vicky Verino (samedi 10, L’Étage) qui naviguent entre intimité acoustique et énergie électrique. Enfin, histoire de dompter la meute sur le dancefloor, Malouve posera ses platines (samedi 10, Hall 3) pour arpenter des territoires sonores sauvages, en parcourant les flammes d’un rock abrasif avant de se délecter de bijoux pop aux rythmes électroniques… Autant de talents rennais en Trans !
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Sélection Matthieu Stricot
Les Trans Musicales, du 7 au 11 décembre 2022, Rennes.
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Photo : Danielle Ponder © Grace Rivera
