L'Outsider
Jérôme Kerviel, le trader passé du jour au lendemain de l’anonymat au patronyme le plus consulté sur les moteurs de recherche du net en 2008… l’opérateur de marchés de 31 ans dont les prises de risque auraient pu faire basculer la Société Générale voire même le système financier mondial… l’homme condamné deux ans plus tard à cinq ans de prison dont trois ferme et aux plus lourds dommages-intérêts jamais vus pour un particulier: 4,9 milliards d’euros.
De Christophe Barratier, avec Arthur Dupont, François-Xavier Demaison, Sabrina Ouazani, 1h57, France
Horaires du 23 au 29 Avril
L'interview
Découverte à 14 ans dans L’Esquive, Sabrina Ouazani s’est construit une carrière discrète mais solide avec, entre autres, La Graine et le mulet, Des hommes et des dieux, La Source des femmes. On la retrouve aujourd’hui en compagne de Jérôme Kerviel dans le film de Christophe Barratier sur l’ascension et la chute du trader.
RENCONTRÉE SABRINA OUAZANI
Que pensez-vous de l’affaire Kerviel ?
Quand l’affaire a éclaté, j’ai pensé qu’il était aussi le bouc émissaire, celui qui payait pour toutes les erreurs. Et, dans le scénario, j’ai découvert quelqu’un pris dans une addiction d’adrénaline, de la gagne, un peu comme un malade du jeu. Il a fait des erreurs, mais on ne peut pas tout mettre sur lui.
Dans ce film, on vous découvre plus féminine, glamour…
On me ramène toujours un peu à mes origines, ma classe sociale, la banlieue. Avec Christophe, c’est génial parce qu’on a fait un vrai travail pour sortir de mes acquis : avoir une voix plus douce, une diction rigoureuse, perdre mon accent de banlieue. En tant qu’actrice, j’avais besoin de me défaire de cette image, d’aborder un vrai rôle de femme.
Quel souvenir gardez-vous de L’Esquive ?
J’étais assez timide et jouer dans ce film m’a apporté une sensation de liberté. Être actrice, c’était un rêve inaccessible comme être chanteuse ou princesse. Je n’y pensais pas mais dès le casting j’ai su que c’était ce que je voulais faire.
Quel regard portez-vous sur Abdellatif Kechiche ?
Abdel, c’est mon papa de cinéma, c’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier. Je ne nie pas qu’il est assez caractériel, exigeant, mais il sublime ses comédiens, il les rend exceptionnels.
Propos recueillis par Laurence Kempf