La Route du Rock : route alternative
Sélection subjective du meilleur de La Route du Rock collection été 2024, qui pour la 32e fois met Saint-Malo au centre de la scène rock et pop indé mondiale en août.
# Sélection Matthieu Chauveau
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Tomber pour la France
C’est assez rare, dans ce festival au tropisme très anglo-saxon, pour être souligné : les deux têtes d’affiche sont cette année originaires de l’Hexagone. Mais entre Air et Étienne Daho, c’est surtout de très haut dans le ciel que nous viennent les mélodies pop délivrées. Chez le duo versaillais, l’objectif Lune est atteint depuis déjà 25 ans (l’album Moon Safari) et c’est ce miracle d’electro ouatée que Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel jouent en intégralité au fort de Saint-Père. Chez Daho, on aime Tirer la nuit sur les étoiles, dans un nouvel album scintillant et enregistré en partie… à Saint-Malo. Regarde le ciel, nous intimait d’ailleurs Aline en 2013. On suit ce conseil en ne ratant pas leur jangle pop fraîche mais mélancolique, sur la plage de Bon-Secours.
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Indés cultes
C’est la marque de fabrique de La Route du Rock : convoquer des artistes importants, voire essentiels, pour tout connaisseur de la scène indépendante mais qui continuent leur petit bonhomme de chemin hors des circuits mainstream. Les Anglais de Slowdive sont un modèle du genre, eux qui, en pleine Britpop mania, ont préféré sculpter patiemment une dream pop shoegaze, toujours aussi pertinente 30 ans après. Présentés comme des sous Sonic Youth à leurs débuts dans les mêmes années, Blonde Redhead suit également une trajectoire passionnante, avec de moins en moins de guitares et de plus en plus de synthés – et de pop. Mais pour mesurer le parcours d’un artiste, rien de tel qu’un retour à son premier album, ce que fait le folkeux José González en rejouant intégralement son classique de 2003, Veneer.
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L’éternel retour des guitares
Le groupe est discret, même secret. Il ne donne que peu d’interviews et rechigne à citer ses influences. N’empêche, impossible de se dire que Bar Italia n’a pas écouté (au hasard) Slowdive ou Blonde Redhead… C’est que, à contre-courant des modes, la toute jeune formation londonienne croit dur comme fer à l’éternel retour du rock indé dans ce qu’il a de plus pur. Comprendre : à base de guitares, de pédales d’effets, de chant nonchalant et de chansons sacrément bien troussées. Dans la même catégorie Route du Rock canal historique, les mélodies célestes – miracle de la pop ligne claire – de Beach Fossils sont tout aussi immanquables ou, dans un genre plus musclé, le post-punk poétique de Protomartyr, emmené par le charismatique Joe Casey.
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La Route du Rock Du 14 au 17 août, Saint-Malo.
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Photos : Air © Willy Huvey / Blonde Redhead © Charles-Billot / Slowdive © Ingrid Pop / Bar Italia © Steve Gullick
