La Falaise des lendemains - Diskan Jazz Opéra

Jean-Marie Machado, c’est toute une vie d’explorations musicales (35 disques !) avec un sens inouï du métissage et de l’ouverture. Il avait « l’idée d’un drame musical sous-tendu par une passion de l’amour ». Plus précisément, «une histoire simple qui porte haut la notion de l’amour haut mais celui-ci est confronté à la violence. » Il sait que ce thème « classique, opératique, parle aux gens » et affirme sa « volonté d’amener les gens dans une rêverie et une passion ».
Ce livret part de la légende de la fée Morgane. C’est donc situé en Bretagne et Jean-Marie Machado ne cache pas son plaisir d’avoir mis en musique la langue bretonne qui est présente dans le spectacle.
Dès le départ, il a voulu à ses côtés le metteur en scène Jean Lacornerie (La Chauve-souris). Celui-ci explique : « Jean-Marie vient du conte et on retrouve ça dans l’univers du livret. On est dans la légende, ça m’intéresse beaucoup et, des figures qui incarnent l’amour, la jalousie, la passion, on en trouve dans l’opéra du 19e et 20e. » Pour Jean Lacornerie, « la musique, c’est déjà de la mise en scène. Le compositeur a une idée du spectacle. Il faut incarner la partition et la rendre visible. » L’orchestre est donc présent au plateau.
Sur scène, 9 voix et 18 musiciens avec toujours cette même exigence d’ouverture. Il y a donc des chanteurs lyriques et d’autres de la comédie musicale, des musiciens de la musique traditionnelle et du jazz… « C’est comme une famille recomposée. Mon orchestre est comme ça depuis 2007. Pour créer un nouveau langage, je ne veux pas m’en tenir aux musiciens classiques et d’opéras », appuie le compositeur.
Quand on demande au compositeur de nous en dire un peu plus sur ce qui nous attend, il insiste sur sa volonté « de nous faire entrer dans l’âme du personnage. La musique permet de voir les gens à l’intérieur et c’est une musique du vivant. Il faut que le public vienne pour vivre de vraies émotions. »
Pour Jean Lacornerie, le spectacle s’adresse aussi à un public qui n’est pas habitué à l’opéra. « C’est très visuel. La musique crée tout de suite des images. C’est pour ça qu’il est important que l’orchestre soit vu. Je n’ai pas besoin de faire les images, je compte sur le spectateur pour faire le spectacle. »

Propos recueillis par Patrick Thibault
Crédit photos : Jean-Marie Machado © Cecil Mathieu / Jean Lacornerie © Louis Barsiat